Archives par mot-clé : Crimes de guerre

La tragédie du peuple palestinien

« La terre des hommes est-elle à tous les hommes ?» s’interrogeait le poète palestinien Mahmoud Darwich. La tragédie du peuple palestinien s’est déroulée en plusieurs actes, en commençant par une spoliation et en aboutissant aujourd’hui à une dévastation. En prologue, son origine se trouve dans la déclaration du ministre britannique A. Balfour qui avait concédé, en 1917, « l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif ». Mais l’Acte 1 de cette tragédie est une première Nakba ou catastrophe : en 1947, l’exode forcé de 700 000 palestiniens et l’émergence d’un nouveau type de colonisation. Cette injustice commise fut ensuite à la source de révoltes qui culminèrent avec la première Intifada. Celle-ci s’acheva en 1993 avec la signature des accords d’Oslo entre le chef de l’OLP Yasser Arafat, le premier ministre israélien Yitzhak Rabin et le président américain Bill Clinton. Cependant, en 1995, l’assassinat d’Yitzhak Rabin par un de ses compatriotes – un terroriste juif religieux d’extrême droite nationaliste – mit fin à ce processus de paix. Fut alors favorisée l’arrivée au pouvoir, dès 1996, de Benjamin Netanyahou, leader du parti nationaliste-conservateur Likoud opposé à ces accords d’Oslo. Dans ce contexte de tensions nouvelles, le mouvement Hamas accéda au pouvoir, lors des élections législatives de 2006 à Gaza, sans plus jamais s’en remettre aux urnes et tout en éliminant ses opposants politiques palestiniens de l’OLP. C’est donc ce mouvement intégriste qui commit, le 7 octobre 2023, le plus sanglant pogrom depuis la Shoah : 1224 tués et 251 enlevés, hommes, femmes et enfants israéliens. Depuis, la riposte militaire du gouvernement israélien sur Gaza a massacré plus de 68 000 palestiniens – dont 83% de civils – et a ravagé leur pays. Depuis deux ans, les Palestiniens vivent leur deuxième Nakba.

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Guerre de l’hubris et guerre hybride

« La Démesure (hubris), mère effrontée du mépris ». En imposant la guerre à l’Ukraine, Poutine a exprimé son mépris : mépris de la souveraineté de l’Etat ukrainien, mépris du droit international humanitaire, mépris de la liberté des peuples, mépris du mode de vie démocratique. Toute crise aiguë est en même temps un moment révéla-teur où les masques tombent. En critiquant Lénine pour avoir reconnu des droits aux nezavisimtsi (« indépendantistes ») de l’époque et en dénonçant également la plateforme du parti communiste de l’Union soviétique de septembre 1989 qui garantissait la souveraineté des républiques fédérées, le chef actuel du Kremlin a montré que son bellicisme assumé ne relève pas d’une simple nostalgie de l’ex-URSS, mais bien de vouloir recréer un empire russe : la Novorossia. Cette ambition impérialiste le conduit à prétendre cyniquement imposer sa puissance à des territoires sans tenir compte des peuples, quitte à mener une « guerre totale » à nos portes et à déstabiliser tout le continent européen. La singularité de ce nouvel impérialisme est de mobiliser toutes les armes de la « guerre hybride », jusqu’à menacer d’utiliser des moyens surpuissants.

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