Il est de bon ton de proclamer que notre époque est celle de la “société de la connaissance”. Pourtant, parler de “société de la connaissance” revient aujourd’hui à entretenir des illusions sur nos performances cognitives, au point de nous rendre aveugle à une réelle montée de l’ignorance. Certes, sous l’effet du développement des technologies de l’information et de la communication, la circulation intense et très largement distribuée de données et d’informations semble devoir permettre de faciliter la transmission et la production de savoirs. Depuis la découverte de l’imprimerie, nous avons effectivement assisté à une deuxième révolution fondamentale dans la mise à disposition de moyens techniques sophistiqués pour diffuser les connaissances et cette diffusion pourrait sembler assurer une croissance intelligente de nos sociétés. Mais il est loin d’être avéré que l’usage qu’en font actuellement les réseaux sociaux puisse constituer une garantie contre la persistance de l’inculture. Au contraire, ces derniers tendent à devenir des fabriques de l’ignorance, voire les nouveaux vecteurs de l’obscurantisme.
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