La crise financière et économique constitue un tournant de notre histoire contemporaine, non seulement par sa nature, mais aussi par ses conséquences. Au-delà de la crise sociale qu’elle provoque, et qui touche dramatiquement les plus vulnérables, il faut prendre conscience de la crise morale qu’elle induit et surtout de la crise politique qu’elle est susceptible d’engendrer. Or, il n’est pas évident qu’un monde plus juste puisse spontanément s’élever sur les décombres du néo-libéralisme. La tentation du protectionnisme et de la fuite en avant devant les problèmes rencontrés peut favoriser la montée des nationalismes, des fanatismes et les risques de conflits. Au sein même de chaque État, la démocratie risque d’être fragilisée et menacée par la fascination qu’exerce la tentation autoritaire. C’est pourquoi chacun a pour devoir civique de se tenir sur ses gardes et de se montrer particulièrement vigilant.
Paru dans la revue Les Nouvelles d’Archimède n°51