« La vie n’est pas l’affaire des politiques » : la formule est heureuse, si elle signifie que chacun doit rester maître de sa destinée ; mais dans la bouche d’un chef de gouvernement qui se réclame du libéralisme, elle renvoie à une idéologie politique dont l’objectif est de limiter l’interventionnisme de l’Etat. Pour la logique libérale, l’émancipation des individus suppose que l’on cesse de compter sur le rôle providentiel de l’Etat. Pourtant, il ne s’agit peut-être encore ici que d’un mirage : moins d’Etat ne signifie pas mécaniquement plus de libertés individuelles. Loin d’être une idéologie de la liberté, le néo-libéralisme sert plutôt à justifier notre soumission à la nécessité aveugle de la mondialisation économique.
Paru dans la revue Les Nouvelles d’Archimède n°35