Depuis l’effondrement du communisme soviétique, il est devenu incongru de dénoncer les excès du capitalisme, comme si l’échec d’un système pouvait mettre l’autre au-dessus de tout soupçon. Pourtant, des critiques virulentes s’élevent aujourd’hui de l’intérieur même des rouages du système pour en stigmatiser les dérives. Le capitalisme contemporain a laissé se développer des fonds de gestion spéculatifs – hedge founds – dont le montant des capitaux a doublé en cinq ans au point d’influencer directement la politique des plus grandes entreprises. Or, comme ils manquent singulièrement de transparence, procèdent à coups d’emprunts et fonctionnent de manière totalement dérégulée, ces nouveaux monstres de puissance font désormais courir un risque fatal à l’ensemble des places financières. Ainsi, le capitalisme financier actuel est menacé par sa propre logique. Mais les effets pervers de ce néo-capitalisme ne sont pas seulement économiques, ils sont également culturels…
Paru dans la revue Les Nouvelles d’Archimède n°44