Il est toujours difficile de lire dans le présent l’avenir qui se dessine. Car les hommes sont la plupart du temps plongés dans l’histoire sans savoir ce qu’ils font. La solution de facilité pour se repérer consiste à aller chercher des paradigmes du passé pour s’en servir comme grille de lecture des événements qui nous arrivent : on se condamne alors au psittacisme intellectuel. Pour sortir de cette impasse, nous disposons pourtant d’un précieux outil : il s’agit de l’ouvrage intitulé Empire, écrit par Antonio Negri et Michael Hardt, publié en 2000. Ces derniers s’emploient à penser le processus de constitution du nouvel ordre politique planétaire, en concomitance avec la mondialisation du capitalisme. La réalisation du marché mondial et la péréquation générale des taux de profit à l’échelle de la planète ne sauraient être le simple résultat de facteurs économiques, financiers ou monétaires : elles supposent une transformation des relations politiques, sociales et culturelles.
Paru dans la revue Les Nouvelles d’Archimède n°33