Fakes news et bullshitting témoignent que le temps de l’exigence de vérité semble désormais révolu, au point que la discrimination entre le vrai et le faux serait devenue superflue. Ce renoncement sape non seulement notre confiance dans le progrès des connaissances, mais porte atteinte également aux critères qui nous permettent de nous orienter dans l’existence en tant qu’homme et citoyen. Mais les régressions irrationnelles induites par les partisans de la post-vérité sont le symptôme d’un malaise profond : nous sommes entrés dans l’ère de la défiance généralisée. Personne ne veut plus faire confiance à personne, ni même en la reconnaissance d’une réalité objective. Cette méfiance systématique fait désormais les beaux jours d’un relativisme et d’un scepticisme nihilistes.