Est-ce ainsi que les hommes vivent, à prendre sans cesse leurs désirs pour la réalité ? Nos croyances sont-elles nécessairement tissées d’illusions ? Le sens que nous déplions au fur et à mesure de notre vie vécue est-il marqué du sceau de l’imaginaire ? Dans notre dernier ouvrage Le Dépli du sens. Généalogie de la vie phénoménale, nous avons voulu démontrer qu’exister revient toujours à se figurer son existence, au risque de la déception et du sentiment de l’absurde. La fiabilité du sens que nous attribuons à notre existence suppose donc la reconnaissance de la réalité objective et sa prise en charge. Mais cet ajustement au réel n’implique pas pour autant le sacrifice de l’imagination symbolique qui permet d’approfondir la dimension de notre être-au-monde.