Quand le mur de Berlin tomba en 1989 et que le système soviétique s’effondra peu après, l’échec du communisme à l’Est apparut alors incontestable. Historiquement, ce bouleversement géopolitique donna raison aux héritiers réformistes et démocrates de Jaurès et de Kautsky contre les partisans d’une conception si dogmatique du socialisme qu’elle avait mené au totalitarisme. Or, cet événement ne permit pas au socialisme démocratique d’en tirer profit : non seulement nous avons assisté à l’émergence d’un ultralibéralisme conquérant, mais découvert que la social-démocratie se révélait incapable d’opposer une quelconque résistance au processus de globalisation économique et à ses effets pervers. Qu’ils soient désormais encore au pouvoir ou dans l’opposition, les partis sociaux-démocrates brillent par leur perte d’identité et leur impéritie relève autant d’idées fausses que d’une absence patente d’idées.
Paru dans la revue Les Nouvelles d’Archimède n°41