La parole est-elle totalement libre dans l’espace public ?

Est-il légitime de s’exprimer sans retenue dans l’espace public ? Sous prétexte de liberté d’expression, peut-on justifier l’injure publique et les propos diffamatoires dans les réseaux sociaux ou dans certains médias complaisants ? Dans son dernier ouvrage, Olivier Beaud met en garde : «Aucune liberté n’est absolue; toute liberté rencontre des limites, y compris la liberté d’expression». Car souvent, à travers les personnes visées par la violence verbale, ce sont les institutions républicaines elles-mêmes qui se trouvent menacées, au nom d’une conception populiste de la démocratie. Mais inversement, vouloir fixer des limites ne revient-il pas à instaurer un délit d’opinion? La République peut-elle se défendre sans trahir ses principes?