Après le Brexit, l’élection de Donald Trump, la démission de Mateo Renzi, la montée des extrémismes nationalistes, la période historique dans laquelle nous vivons est volontiers présentée comme « la revanche des peuples ». Pourtant, il s’agit plutôt du triomphe de la démagogie « populiste » 1, de la flatterie des impulsions les plus inavouables et des préjugés les plus étroits. Il n’y a peut-être pas de notion plus confuse et plus galvaudée que celle de « peuple ». À tel point que l’on peut se demander si cette notion renvoie à une quelconque réalité référentielle.